Si la data vient appuyer la politique de Responsabilité Sociale des Entreprises, en assurant un meilleur pilotage de sa performance durable, elle doit toutefois faire l’objet d’une gestion raisonnée.
L’exploitation de la donnée en RSE s’avère plus que jamais essentielle pour améliorer sa politique interne. Elle couvre plusieurs enjeux complémentaires : identifier des leviers d’optimisation, factualiser l’engagement des entreprises et produire un reporting RSE toujours plus pertinent. Côté entreprises, cette gestion de la data renvoie à plusieurs enjeux : structurer, mesurer et piloter finement les différentes avancées.
Pour Nicolas Lepiller, Responsable BI / Data, le recours à la data a toute sa place pour accompagner le pilotage RSE. « Dans un contexte où la RSE devient une priorité stratégique au sein de nombreuses entreprises, la collecte et l’analyse de données jouent désormais un rôle prépondérant pour la mesure, le pilotage et l’amélioration des actions dans ce domaine », commente l’expert.
Collecter et analyser la donnée pour la RSE, un exercice complexe
La construction d’un bilan carbone comme base de pilotage de l’engagement environnemental constitue un premier exemple pour illustrer la complexité en matière de manipulation de data. En effet, cet exercice implique de collecter des données à la fois en interne et en externe.
La donnée peut être accessible dans une application de gestion interne à l’entreprise : ERP Finance, solution Supply Chain, logiciel SIRH, application de notes de frais. Elle peut être issue de bases de référence de l’ADEME ou d’organismes tiers (données environnementales, cycle de vie des produits). Parfois aussi, la data n’est pas dématérialisée. Il faut alors la ressaisir : surface des bâtiments, parc informatique, déplacements domicile-travail des salariés, factures de consommations énergétiques…
Le premier enjeu réside alors dans la collecte d’une donnée juste, sur la base de sources multiples. C’est un préalable à l’analyse, qui s’avère elle aussi complexe. Ainsi, la collecte et l’analyse de données, aussi complexes soient-elles, restent incontournables pour poser les bases d’un plan d’action crédible pour la baisse des émissions Gaz à Effet de Serre.
Rendre intelligible la donnée technique, le pouvoir de la datavisualisation
« Dans le cadre d’un projet interne nommé Green Building, nous avons conçu une interface pour observer en temps réel les données de consommations de nos bâtiments. Notre objectif était de les confronter aux résultats attendus d’un bâtiment aux normes BBC ; dans l’optique de réduire notre empreinte environnementale » explique François Moreau, Ingénieur logiciel ayant participé à la conception de l’outil.
Déployez dans votre entreprise une stratégie data sur-mesure qui viendra optimiser vos processus, faciliter la prise de décision et améliorer votre productivité.
Des données météo aux températures mesurées à chaque étage en passant par la consommation d’eau et d’énergie heure par heure, Green Building centralise de nombreuses informations.
« Côté technique, le front a été réalisé avec des technologies Angular liées à des composants graphiques D3JS. Pour la partie back, nous avons misé sur des services et fonctions hébergés sur Azure. La datavisualisation s’est naturellement imposée. Traduire les données en visuels compréhensibles par tous permet de partager, communiquer et faire évoluer des pratiques. Nous avons pu suivre les performances énergétiques de nos locaux et les comparer avec celles d’autres périodes de référence. «
L’outil a aussi permis aux salariés des locaux d’adopter de meilleures pratiques et de les occuper plus confortablement. Par exemple, il indique à chacun le meilleur moment pour ouvrir les fenêtres et aérer son bureau en période de canicule.
Expansion de la donnée et RSE : des engagements à prendre !
Si la data vient appuyer la politique RSE de l’entreprise, en assurant un meilleur pilotage de sa performance durable, elle doit toutefois faire l’objet d’une gestion raisonnée.
La quantité de données produites, issues notamment de la multiplication des objets connectés et de l’avènement de la 5G, ne cesse de croître. Selon les estimations de Statista, le volume annuel de données numériques créé à l’échelle mondiale a été multiplié par plus de 20 au cours de la dernière décennie. Il devrait franchir le seuil des 2 000 zettaoctets en 2035.
« Cette expansion vertigineuse de la data n’est pas sans enjeux pour les entreprises. Elles doivent pouvoir la traiter afin de disposer de données de qualité, fiables et sécurisées tout au long de leur cycle de vie, commente Nicolas Lepiller. À cela s’ajoute la question cruciale du stockage de ces datas dans des datacenters moins impactants pour la planète.«
D’autant que l’évolution de la réglementation va amener les entreprises à produire toujours plus d’indicateurs.
En effet, la nouvelle directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) sur le reporting de durabilité des sociétés entre en vigueur le 1er janvier 2024. L’un de ces objectifs repose sur l’amélioration du reporting et de la qualité des données ESG publiées (critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).
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