L’arrivée de la CSRD oblige les entreprises à mettre en place de nouveaux processus, d’abord pour collecter les informations nécessaires à l’élaboration de ce reporting extra-financier et pour venir en optimiser les résultats dans un second temps. Vous vous interrogez sur les meilleures méthodes pour réaliser votre analyse de double matérialité ? Comment engager ce processus et vous assurer de respecter toutes les réglementations en place ? Nos conseils pour faire de cette directive CSRD une vraie opportunité dans votre entreprise !
La double matérialité, qu’est-ce que c’est ?
Définition de la double matérialité
Mise en place à l’échelle de l’Union Européenne, la CSRD est une transposition de la DPEF (Déclaration de Performance Extra Financière) qu’on utilisait déjà en France.
Avec cette obligation de reporting arrive le concept de double matérialité, mais également un nouveau référentiel qui propulse une méthodologie de travail commune à tous les pays membres de l’Union Européenne. Derrière cette standardisation, on vise l’élaboration d’un reporting qui va réellement permettre de comparer les entreprises entre elles, sur la base de critères objectifs.
La double matérialité, c’est l’analyse des sujets et sous-sujets de durabilité définis par la CSRD sous deux prismes indépendants :
- La matérialité d’impact : est-ce que votre activité a un impact potentiel ou réel sur l’environnement ? Cette matérialité d’impact fait écho à l’environnement au sens large, incluant aussi bien la biodiversité que les différentes populations.
- La matérialité financière : est-ce que l’environnement (toujours au sens large) peut impacter votre activité ? Avec cette forme de matérialité, on peut aboutir à la mise en évidence d’un risque ou d’une opportunité.
L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) propose d’utiliser des systèmes de cotation pour mesurer tous ces impacts.
Comprendre la double matérialité : cas pratique
Pour mieux comprendre comment appliquer la double matérialité, on peut utiliser l’exemple d’une thématique qui fait partie de la CSRD, celle de la consommation de l’eau (qui est une sous-thématique de la gestion de l’eau).
Pour cette consommation d’eau, on commence par analyser la matérialité d’impact : est-ce que la consommation d’eau de mon entreprise est en-dessous des normes, normale ou abusive ? Cette consommation a-t-elle un impact réel ou potentiel sur l’environnement, et plus spécifiquement sur la disponibilité de cette ressource essentielle ?
Ensuite, on va s’intéresser à la matérialité financière de la consommation d’eau. Qu’elle soit économe ou non en eau, votre entreprise peut avoir des canalisations et un réseau d’eau plus ou moins vieillissants. Si l’ensemble est ancien et que des réparations risquent d’être nécessaires assez rapidement, on va logiquement identifier un risque financier.
Au travers de cet exemple, on comprend aisément que les deux matérialités sont complètement indépendantes l’une de l’autre. Il peut y avoir un risque financier sans impact naturel, et inversement.
Comment réaliser son analyse de double matérialité ?
Une fois que vous avez parfaitement intégré les notions de matérialité d’impact et de matérialité financière, vous allez pouvoir réaliser votre analyse complète en vous intéressant à tous les critères du reporting CSRD.
Les critères du rapport CSRD : ce qu’il faut savoir
La méthodologie du reporting CSRD repose sur 12 ESRS (European Sustainability Reporting Standards) qui couvrent les trois thématiques du reporting : l’environnement, la société et la gouvernance (ESG).
Finalement, le reporting CRSD va décliner plusieurs thématiques et sous-thématiques pour mieux encadrer les pratiques des entreprises.
De plus, l’EFRAG a mis au point 1 178 data points au total. Bien évidemment, tous ces critères ne concernent pas toutes les entreprises. C’est aussi la raison pour laquelle l’étape de l’analyse de double matérialité est essentielle : elle permet d’identifier les critères qui concernent l’entreprise et qui vont effectivement devoir être collectés pour élaborer le reporting CSRD.
1. L’identification des thématiques à analyser
La première étape d’une analyse de double matérialité implique d’identifier toutes les thématiques et sous-thématiques à analyser, celles qui concernent effectivement l’entreprise. À son terme, vous devez aboutir à une cartographie précise de vos thématiques.
LIXA CSRD, logiciel CSRD établi par Sigma, répertorie toutes les thématiques et sous-thématiques de la CSRD. Une fois votre analyse de double matérialité finalisée, il va mettre en évidence celles qui sont plus importantes pour vous, afin d’accélérer et de simplifier la collecte des données.
2. La consultation des parties prenantes concernées
L’objectif, quand vous consultez vos parties prenantes, va être d’identifier les risques ou les opportunités (matérialité financière) ainsi que les impacts potentiels ou réels (matérialité d’impact).
Pour réussir cette consultation, listez les personnes et/ou les entités concernées et évaluez leur caractère stratégique ou non. Puis, reliez chaque partie prenante aux enjeux ESG correspondants, afin de simplifier par la suite la récolte des données via les bons canaux.
Cette consultation permet de simplifier et de fluidifier le travail de collecte de données qui arrivera ensuite, mais aussi de vous aider à allouer les bonnes ressources pour cette étape. À ce moment-là, veillez aussi à vous assurer de l’auditabilité de toutes les données collectées.
En collaboration avec Sensipode, Sigma vous fournit un toolkit complet pour faciliter cette étape d’analyse de double matérialité. Sous la forme d’un jeu de cartes, cette boîte à outils s’impose comme un excellent moyen de travailler avec les parties prenantes, et de gérer votre double matérialité en parfaite autonomie.
3. L’évaluation de la matérialité
Avec la méthodologie de l’EFRAG, vous pouvez évaluer la matérialité de chaque enjeu :
- Qualité d’un impact (positif ou négatif)
- Type d’effet (avéré ou potentiel)
- Gravité de l’impact
- Probabilité d’occurrence
- Échelle de temps
Une fois toutes ces informations obtenues, vous allez pouvoir les consolider.
4. La génération du reporting et la transformation de l’entreprise
La dernière étape implique de construire et mettre en forme votre rapport CSRD, dans l’optique de sa publication future. Ici, des enjeux de conformité réglementaire interviennent, dans la mesure où vous ne pouvez pas publier un reporting CSRD dans n’importe quel format, par exemple.
Une fois que vous avez identifié et quantifié vos impacts environnementaux, vous pouvez lancer le travail sur l’amélioration de vos KPIs. Par exemple, si vous avez identifié une empreinte carbone numérique importante, c’est le moment d’engager des actions pour un SI plus responsable pour améliorer vos critères ESG.
De nombreuses autres initiatives peuvent être prises suite à votre première collecte de datas, afin de transformer la CSRD en opportunité stratégique pour votre entreprise : utilisez les bons outils et mettez tout en place, dès le début de ce reporting CSRD, pour être autonome sur ce projet !
Le rôle de Sigma dans votre CSRD ?
Nous vous fournissons tout le nécessaire pour vous permettre de générer votre reporting CSRD plus simplement, et surtout en autonomie. Un logiciel qui va centraliser les informations, collecter la data et vous aider à créer un reporting CSRD conforme aux exigences réglementaires. Mais aussi un outil pour animer la réflexion de vos équipes autour de la double matérialité et réaliser l’analyse vous-même, en interne, sans devoir recourir à un cabinet de conseil potentiellement coûteux.
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