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Que contient une analyse de double matérialité ? Focus sur les critères ESG

Avec l’arrivée de la CSRD, une nouvelle méthodologie de reporting se déploie partout en Europe, sur la base d’un référentiel commun et standardisé.  Pour établir leur rapport CSRD, les entreprises doivent procéder à une analyse de double matérialité et récolter des informations sur environ 1 200 points de données que l’on appelle « critères ESG ». Quels sont ces critères et comment identifier ceux qui vous concernent en tant qu’entreprise ? Explications.

Que sont les critères ESG ? Définition

La CSRD décline trois piliers d’analyse de la double matérialité : les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG). Ainsi, toutes les données que l’on va trouver dans les rapports CSRD respectent un même standard, commun à tous les pays de l’Union Européenne : le standard ESRS, pour European Sustainability Reporting Standards.

Les critères environnementaux

Les thématiques environnementales du reporting CSRD sont les suivantes :

  • Reporting climatique (ESRS E1)
  • Données sur la pollution (ESRS E2)
  • Eau et ressources marines (ESRS E3)
  • Biodiversité et écosystèmes (ESRS E4)
  • Utilisation des ressources et économie circulaire (ESRS E5)

Derrière ces idées générales, on va évidemment trouver des sous-thématiques beaucoup plus spécifiques. Par exemple, on peut parler de prévention et contrôle de la pollution ou encore d’utilisation des ressources et d’économie circulaire.

Les critères sociaux

Les thématiques sociales du reporting CSRD sont les suivantes :

  • Main d’œuvre propre à l’entreprise (ESRS S1)
  • Travailleurs de la chaîne de valeur (ESRS S2)
  • Communautés affectées (ESRS S3)
  • Utilisateurs et consommateurs finaux (ESRS S4)

Ici, les équipes chargées de la double matérialité vont être amenées à s’interroger sur différents enjeux comme les dispositions des conventions collectives, les indicateurs de diversité ou encore les règles en place concernant la protection sociale.

Les critères de gouvernance

En matière de gouvernance, la CSRD s’appuie sur un seul critère : conduite des affaires – ESRS G1.

Les entreprises vont devoir fournir un certain nombre d’informations, pour prouver par exemple ce qui est fait en matière de gestion des relations fournisseurs, de lutte contre la corruption ou encore de pratiques de paiement, entre autres.

Face à plus de 1 100 points de données, le premier enjeu pour votre entreprise va être de sélectionner les points qui vous concernent, afin de définir quelle sera la base de votre reporting CSRD et quelles seront les informations à collecter.

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L’uniformisation des critères ESG et du format de reporting au cœur de la CSRD

Le principe de base des critères ESG

La CSRD a succédé au DPEF dans plusieurs optiques. Avec l’apparition des données ESG, cette CSRD garantit une meilleure disponibilité des données et une qualité améliorée. Cette uniformisation va faciliter la compréhension du rapport, mais aussi la comparaison des performances entre deux entreprises ou plus.

Les 1 178 points de données peuvent être métriques ou narratifs. On estime que le ratio, à date, est d’environ 1/3 de données métriques pour 2/3 de données narratives.

Lorsqu’on parle de données narratives, on fait écho à la description que l’entreprise va faire de ses politiques et actions en place, ainsi que de ses objectifs.  Car il faut le rappeler, la CSRD est une obligation de moyens et non de résultats : les entreprises sont tenues de communiquer sur les data points et de dire ce qu’elles mettent en place pour les améliorer, mais elles n’ont (pour le moment) pas l’obligation de respecter des seuils prédéfinis.

Critères ESG : quels indicateurs pour les métriques ?

Si la formalisation des données narratives reste relativement libre pour les entreprises, les données métriques sont encadrées. Elles peuvent être exprimées de différentes manières :

  • Pourcentages (par rapport à des données sociétales, financières, etc.)
  • Nombres en valeur absolue
  • Nombres avec unités (tCO² par exemple)
  • Dates

Afin d’obtenir ces informations, plusieurs sources peuvent être sollicitées :

  • Les services opérationnels (gestion de parc pour la consommation d’eau et d’énergie)
  • Les services support (afin d’obtenir les pièces justificatives et les factures)
  • Les différents outils du SI de l’entreprise (selon le niveau de maturité du système d’information existant)

 

Comment identifier les critères ESG à incorporer dans votre rapport CSRD ?

Toutes les entreprises n’auront pas à donner de chiffres ou d’informations narratives sur les 1 200 data points réglementaires, car ils ne s’appliquent pas nécessairement à toutes les structures.

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Afin d’identifier quels sont les critères à intégrer dans votre analyse de double matérialité, tout commence par une analyse complète de votre chaîne de valeur, permettant également d’identifier les parties prenantes concernées à chaque étape du processus (clients, fournisseurs, investisseurs, partenaires, etc.).

Une fois que vous avez identifié les critères à incorporer à votre rapport CSRD, il s’agit d’en évaluer la matérialité, de les prioriser et de générer le plan d’action qui vous permettra d’améliorer vos résultats.

Bien qu’il s’agisse d’une contrainte réglementaire, vous avez tout intérêt à transformer la CSRD en opportunité stratégique pour votre entreprise. Une fois toutes les données collectées, vous jouissez d’une vision complète des points à améliorer, vous permettant de prioriser vos actions et d’établir un plan pour atteindre de meilleures performances l’année suivante.

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