Chaque année, les émissions carbonées du numérique sont multipliées par 6 – et par 4 au niveau national (The Shift Project). Pour les dirigeants des ETI, les DSI ou encore les responsables RSE, la maîtrise de cette empreinte carbone numérique devient naturellement un enjeu majeur. Car si cet enjeu impacte directement l’image de l’entreprise et parfois même sa conformité avec les réglementations en place, il reste également lié à la performance. Autant de raisons attestant qu’il est temps, pour toutes les entreprises, d’agir sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) de leurs équipements et services IT.

Empreinte carbone du numérique : de quoi parle-t-on ?

L’empreinte carbone représente la quantité de GES émise par une activité, un produit ou une organisation. Elle est exprimée en équivalent dioxyde de carbone (eq CO2).

Appliquée au numérique, l’empreinte carbone comptabilise donc l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC) de l’entreprise. Son calcul intègre le cycle de vie des équipements, en suivant la méthodologie ACV (analyse du cycle de vie).

À ceci s’ajoutent les émissions GES des infrastructures réseau et data centers lors du transit, du traitement et du stockage des données. En effet, leur consommation énergétique (eau et électricité) reste un facteur important de votre empreinte carbone informatique.

Où se cachent les émissions de CO2 de votre SI ?

L’empreinte carbone liée aux services informatiques de votre entreprise se répartit sur plusieurs postes :

Équipements et terminaux utilisateurs : cette catégorie englobe les smartphones, ordinateurs, objets connectés… Leur fabrication représentant 80 % de leur pollution, leur durée de vie est un facteur essentiel du bilan carbone.
Réseaux : l’acheminement des données par fibre optique, ADSL, 4G ou 5G induit des émissions de CO2. L’augmentation constante des flux de données contribue à la hausse des émissions de CO2 liées.
Logiciels et applications : il s’agit ici d’inclure non seulement les usages, mais également la conception et le développement, tous deux sources de GES. L’écoconception logicielle permet d’alléger en partie cette empreinte carbone.
Data centers internalisés ou externalisés : leurs émissions GES entrent dans le calcul de votre bilan carbone. En 2022, les centres de données français ont vu leurs émissions GES augmenter de 14 % en un an et leur consommation d’énergie, électricité et eau, bondir de 15 et 20 % (source : Arcep).
Services cloud : tous les fournisseurs cloud ne se valent pas en termes d’impact environnemental. Attention, cet impact environnemental entre également dans le calcul de votre empreinte carbone.

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L’impact environnemental du numérique en France : où en sommes-nous ?

Bien qu’il ne soit pas le secteur le plus polluant de notre économie, le numérique pèse de plus en plus lourd dans l’empreinte carbone nationale.

Les chiffres de la pollution du numérique en France

Loin d’être neutre, le numérique représente déjà 4,4 % de l’empreinte carbone de la France, soit 29,5 millions de tonnes (MT) eq CO2 (étude ADEME 2024, actualisant les données Arcep/ADEME 2020). Cette pollution, équivalente à celle des poids lourds, a explosé en 2 ans (+13 MT eq CO2), notamment à cause du recours à des data centers étrangers maintenant comptabilisés.

Alors que certains secteurs parviennent à réduire leur empreinte carbone, celle du numérique poursuit donc sa croissance. Selon l’étude Arcep/ADEME, celle-ci pourrait tripler à l’horizon 2050. Elle atteindrait alors plus de 49 MT eq CO2, soit 5 fois plus que l’agriculture aujourd’hui.

Quels sont les paramètres qui alourdissent l’empreinte carbone numérique du pays ?

Trois tendances lourdes expliquent cette hausse :

L’explosion du volume des données : le big data, l’Internet des Objets (IoT), et l’essor de l’intelligence artificielle (IA) ont engendré une croissance exponentielle de données produites, stockées et échangées. On estime que le volume des données double tous les deux ans environ, posant de sérieux défis en termes d’infrastructures et de consommation d’énergie.
La multiplication des usages internet : visioconférence, télétravail, streaming… en augmentation depuis la pandémie, ces pratiques accroissent la consommation d’énergie du secteur.
Le renouvellement accéléré des équipements : l’obsolescence programmée ainsi que la course à la performance et à la nouveauté conduisent à un renouvellement trop rapide des terminaux. La durée de vie des équipements est artificiellement réduite. Cela amplifie l’impact déjà important de la phase de fabrication.

Les normes et règlements qui encadrent l’impact du numérique sur l’environnement

Face au changement climatique, la France et l’Europe ont renforcé leur arsenal réglementaire. Ces lois visent particulièrement les entreprises.

En 2021, la France adopte la loi REEN (Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique). Directement reliée à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), elle soumet les grandes organisations et les ETI à des obligations strictes en matière d’impact environnemental et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Au niveau européen, la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est venue compléter ces obligations. Elle oblige les grandes entreprises à publier des informations détaillées sur leurs performances environnementales, y compris leur empreinte carbone numérique. Elle a été suivie du règlement européen sur l’écoconception. Ce dernier incite les fabricants d’équipements numériques à maîtriser l’empreinte carbone de leurs produits dès la phase de conception.

Enfin, et depuis 2010, la loi Grenelle II impose aux entreprises de plus de 500 salariés la réalisation d’un bilan de leurs émissions de GES. Actualisé par le décret n° 2022-982 du 1er juillet 2022, ce bilan GES entreprise doit inclure un plan de transition et être mis à jour tous les 4 ans. Le numérique est naturellement inclus dans ce bilan.

Réduire votre empreinte carbone numérique : un impératif stratégique

Au-delà des obligations légales, limiter les émissions de CO2 de votre numérique n’est plus une simple option, mais un vrai choix stratégique. Engagement RSE, image, diminution des coûts… découvrez ce qui peut motiver votre engagement.

Renforcer votre engagement RSE et environnemental

L’impact du numérique sur l’environnement est une réalité qu’il n’est plus possible d’ignorer. En intégrant une baisse de la pollution numérique à votre stratégie RSE, vous démontrez votre engagement fort et concret face à l’urgence climatique. Vous anticipez les attentes croissantes de vos salariés, futurs salariés, clients, partenaires et des pouvoirs publics.

Optimiser les coûts et la performance économique

La réduction des impacts environnementaux du numérique est souvent indissociable d’une performance économique accrue. Car pour réduire son impact environnemental, on va optimiser les infrastructures IT, rationaliser sa consommation d’énergie ou encore allonger la durée de vie des équipements, ce qui aboutit à des gains financiers significatifs.

Anticiper et respecter les nouvelles réglementations

Loi REEN, CSRD, écoconception : le cadre réglementaire se renforce peu à peu. Les entreprises sont peu à peu contraintes à une transparence accrue sur leur impact environnemental et ceci inclut leurs activités numériques. Anticiper les évolutions, c’est garantir votre conformité et vous prémunir contre d’éventuelles sanctions à l’avenir.

Stimuler l’innovation et la transformation numérique

Partout dans le monde, la réduction de l’empreinte carbone du numérique est un accélérateur d’innovation technologique. Pour votre entreprise, c’est une opportunité de gagner en efficience et d’accélérer la mise en place d’un écosystème numérique responsable et performant.

Valoriser votre image de marque et booster votre attractivité

L’impact écologique de l’entreprise devient un levier de différenciation et d’attractivité auprès de clients et de talents, de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux. Maîtriser votre empreinte carbone numérique renforce votre image de marque et la crédibilité de votre entreprise.

Les solutions pour diminuer votre empreinte carbone numérique

Des solutions concrètes existent pour agir et faire baisser le bilan carbone de votre SI :

Optimisez vos infrastructures IT

Virtualisez vos serveurs : la virtualisation permet d’optimiser l’utilisation des ressources tout en réduisant le nombre de serveurs physiques.
Choisissez un fournisseur engagé dans une démarche Green IT pour diminuer votre empreinte carbone : data center alimenté par des énergies renouvelables, doté de systèmes de refroidissement performants… L’Ademe, le Green Grid ou Sigma, peuvent vous guider.
Privilégiez l’écoconception logicielle qui réduira l’impact environnemental de vos applications.

Optez pour des pratiques numériques responsables

Sensibilisez et formez vos collaborateurs aux écogestes numériques : optimisation des emails, gestion des impressions, extinction des appareils…
Privilégiez les achats responsables : intégrez des critères environnementaux dans votre politique d’achats IT (équipements labellisés, terminaux reconditionnés, faible consommation, durée de vie prolongée).
Mettez en place une politique de gestion des données : triez, supprimez les données obsolètes, évitez les duplications.

Pilotez et mesurez votre empreinte carbone numérique

Mesurez et analyser le bilan carbone de vos activités numériques : c’est le point de départ pour identifier les leviers d’action et fixer les objectifs de réduction de votre empreinte carbone numérique.
Définissez des indicateurs de performance (ex. : consommation énergétique, taux de renouvellement des équipements) et suivez-les régulièrement.
Élaborez un plan d’action avec des objectifs chiffrés et des échéances pour structurer votre démarche et assurer son efficacité.

Face au changement climatique, la réduction de l’empreinte carbone numérique et de l’impact environnemental de votre entreprise est un impératif. Pour relever ce défi et le transformer en opportunité, faites appel à des experts en services IT et transformation numérique durable. Contactez Sigma pour un diagnostic personnalisé et un accompagnement sur mesure.

Réduire l’empreinte carbone des ETI en France : pourquoi est-ce une priorité ?